Histoire

Au début du 18ème siècle, notre Commune de Châtel-St-Denis avait un corps armé de gardes local, il était chargé de garantir la sécurité locale et de défendre notre ville contre tous les risques d'invasion ennemie.

La Révolution française avait des rumeurs terrifiantes dans nos contrées, il fallait se préparer contre une évasion. En 1785, le Conseil communal de Châtel-St-Denis cédait au Corps des mousquetaires de la localité, la moitié de la location annuelle de la montagne des Pueys.

L'occupation du pays par les armées révolutionnaires françaises, en fin du 18ème siècle, ébranla l'ordre de l'ancienne Confédération. La Constitution helvétique qui s'était instaurée par l'envahisseur, imposée aux cantons de la Suisse primitive par les baïonnettes étrangères, n'est pas acceptée par le peuple alors même quelle apporte quelques heureuses nouveautés. Le Gouvernement de l'Helvétie a beaucoup de peine à concilier l'unitaire et le fédéralisme. Les luttes politiques s'affirment, aggravées encore par les conséquences de l'occupation étrangère.

En 1802, l'Helvétie chancelle au départ des troupes françaises et s'effondre définitivement le 10 mars 1802.

Le 4 juillet 1803, la première Diète a réintroduit la souveraineté des cantons. Les hommes de bonne volonté désirant vivre une nouvelle fraternité, en oubliant les anciennes querelles entre la ville et la campagne, se sont rapprochés pour le bien d'une Patrie commune. Les sociétés et les confréries locales se sont constituées. La société de tir doit recouvrer son ancienne structure et son ancien lustre dans l'accomplissement de ses exercices.

L'élaboration en 1817 du « Règlement militaire fédéral » est l'un des premier acte qui confirment la volonté de l'autorité de pacifier et d'unifier la Patrie. L'armée qui se construit, cantonale en temps de paix et fédérale en période de guerre. Le Règlement militaire fédéral est mis en vigueur à Fribourg en 1819 avec la création d'un corps d'élite, de landwehr et de réserve. Plusieurs sections locales de carabiniers se sont formées dont celle de Châtel-St-Denis.

Le premier rassemblement des troupes cantonales en 1820 a eu lieu en Argovie. Elle se trouve à la base de la promotion d'une fédération des tireurs suisses.

Le premier Tirage fédéral est organisé à Aarau en 1824. A cette occasion, la Société suisse des carabiniers est fondée. Suite à une demande de souscription, Fribourg et Morat se sont rapidement inscrits et ont participé à ces manifestations.

Un groupe de carabiniers châtelois mordus et entièrement dévoués à la cause du tir fonda en 1824 la société de tir des amis de la Veveyse. La rédaction des statuts de la société a été laborieuse et sans structure cantonale, la Société suisse des carabiniers a approuvé ces statuts au début 1826.

En 1831, la Société cantonale fribourgeoise des carabiniers a été constituée à Bulle.

En 1854, la société de tir de la localité modifiait ses statuts et le nouveau nom de la société portait la mention de « Société des carabiniers et amis de la Veveyse ».

Depuis 1962, date de la bénédiction de la nouvelle bannière de la société de tir, il ne se passait plus grand chose si ce n'est que la ville de Châtel-St-Denis s'agrandissait. Dès cette période, et avec l'explosion démographique et la mise en zone de la plaine de la Veveyse comme une zon e industrielle, la Commune d'entente avec la société de tir ont travaillé afin de trouver un nouvel emplacement pour la future ligne de tir à 300 m. et pour installer un nouveau stand de tir.

Pour marquer cet anniversaire, les 150 ans de la Société des carabiniers, l'inauguration d'un nouveau stand de tir au Marais a été programmée en 1974.

Un nouveau stand composé de 12 places de tir dont 6 cibles équipées du nouveau système de marquage électronique de la marque Polytronic. Ce stand de tir est le premier de Suisse romande à être entièrement équipé avec des cibles électroniques.

La construction s'est effectuée durant l'année 1972. Les premiers tirs militaires se sont déroulés en 1973 à la grande satisfaction des autorités communales et de la société de tir.

Avec ce nouvel élan, la société de tir était très dynamique. Suite à plusieurs discussions de cantine, un groupe de tireurs s'est formé pour organiser une fête de tir à l'extérieur du stand.

Ce groupe de travail, s'est mis à la tâche: la recherche d'un emplacement de tir, la préparation d'un plan de tir, l'homologation de la ligne, le choix d'un visuel représentant un aigle, le support de la cible, l'annonce du tir, l'inscription et la réception du tireur, la proclamation des résultats, la cantine, chaque détail a fait l'objet de séances très animées.

La Commune de Châtel-St-Denis a joué également un rôle prépondérant dans l'organisation de cette fête de tir puisque le gravier nécessaire à la couche des 26 tireurs avait été mis gracieusement à disposition de l'organisation.

La combe derrière de chalet des Pueys mesurée à 190 m jusqu'au bord de la forêt se trouvait un endroit idéal pour une ligne de tir. M. Marcel Carrel, officier fédéral de tir, a approuvé la ligne de tir ainsi que toutes les mesures de sécurité.

La date du tir avait été fixée le samedi 24 et dimanche 25 août soit une semaine après le Tir de la grue à l'Hongrin et une semaine avant le Tir au chamois de Charmey.

Plus de 500 tireurs s'étaient annoncés pour cette fête de tir.

Le dimanche matin 25 août 1974 à 11hres00 sur la place de tir, tous les représentants de l'Autorité locale, les Comités de la société et de l'organisation ainsi que des amis du tir ont participé à la cérémonie officielle du 150ème de la société de tir. Un apéritif a été offert aux participants et ensuite un repas a été servi aux invités.

Vive la 1er Tir à l'Aigle aux Pueys.

Nous l'avoyer Conseil d'Etat
Savoir Faisons

Où une Société d'amateurs du Tir à la carabine, qui désire se former à Châtel-St-Denis nous ayant fourni un projet de statuts à cet effet. Nous les avons agrées comme suit

Titre 1

Le but de cette institution tendrait à joindre à une récréation , l'avantage d'exercer les sociétaires à tirer juste & les rendre plus propres à devenir utile à leur patrie si la circonstance de concourir à la défense se présentait.

Titre 2
Bases de la société & qualités requises pour être Sociétaire

Les fondateurs de la société en seraient le premier élément & les récipiendaires la perpétueraient et la conserveraient les uns et les autres jouiraient des mêmes droits.

Les fondateurs souscrivent pour une finance de vingt francs dont ils devront effectuer le versement de suite après la permission et ratification du présent règlement, soit au plus tard au 20 avril prochain terme définitif pour la clôture des inscriptions.

Les fils célibataires des fondateurs ayant atteints l'âge de 16 ans accomplis auront la faculté de se faire recevoir membres de la société en payant chacun huit francs de réception.

Le terme de la clôture des inscriptions étant expiré, ceux qui désireraient être admis comme récipiendaires payeraient à ce sujet une finance de trente francs, leurs fils seraient assimilés à ceux des fondateurs et seraient admis dans la société sur le même pied et pour la même finance.

Une conduite irréprochable, la jouissance entière de ses droits civils et politiques seront des qualités indispensables pour pouvoir être admis dans la société, une obéissance ponctuelle au règlement qui la régissent devra pareillement caractériser tout sociétaire.

La société aurait le droit d'agréger annuellement un jeune homme gratuitement, moyennant que celui-ci fut recommandable par la moralité et montrait de l'aptitude à l'exercice du tir. Il serait cependant loisible à la société si elle reconnaissait quelques facultés pécuniaires près de celui à qui elle voudrait accorder une telle faveur d'exiger de lui une rétribution proportionnelle à son avoir.

Titre 3
Ordre Discipline & Comptabilité

La société élirait son administration au scrutin, soit à la majorité relative des membres présents et moyennant que la moitié des sociétaires en fassent partie.

L'administration se composerait de 7 membres parmi lesquels seraient choisis le Président, le caissier, le secrétaire de la société. Le Président, le caissier et le secrétaire seraient en place pour 3 ans. Les 4 autres membres de l'administration deux sortiraient par le sort au bout de la première année, deux autres de droit au bout de la 2ème année, à l'expiration de la troisième année, le Président, le caissier et le secrétaire sortiraient de droit sauf à être réélus en procédant comme il vient d'être dit ci-dessus. Le caissier serait responsable . Il rendrait annuellement son compte à l'administration et celle-ci le soumettrait à la sanction de l'assemblée générale. Il appartiendrait à l'administration seule d'agréer le placement des fonds de la société.

Titre 4
Attributions et compétence de l'administration

Il appartiendrait à l'administration d'exposer des prix francs dont le maximum serait figé à 400 francs. Comme aussi, à déterminer l'époque et la durée des Tirages à ce sujet et de tout ce qui y à rapport.

Titre 5
Police

L'administration exercerait la police du Tirage et ferait respecter tout ce qui a trait à la discipline et au bon ordre. Elle aurait également droit de surveillance sur chaque membre de la société pendant l'exercice du Tirage. Les égards mutuels et l'urbanité réciproque entre les sociétaires et par ceux-ci envers les étrangers leur seraient expressément recommandés, en conséquence toutes querelle, grossièreté, injure seront proscrites du lieu du Tirage.

L'administration aurait le droit d'interposer son autorité dans toutes les circonstances où l'on se rendrait coupables de quelques uns des faits énoncés ci-dessus ou de tout autre capable de troubler le bon ordre et la sûreté en pareil cas si sur une admonition de la part du Président ou de ses représentants il y avait résistance de la part du perturbateur, le Président ou tout autre aura le droit de réclamer main forte pour l'exclure immédiatement de l'enceinte du Tirage. L'administration aura le droit de fixer une peine envers le sociétaire qui se rendrait coupable de quelques fautes graves envers la société. Cette peine pourra s'étendre à l'exclusion du Tirage pendant une année, toutefois la majorité des suffrages de l'assemblée serait de rigueur pour prononcer sur le semblables faits, la décision de l'administration pourra néanmoins être modifiée ou révoquée par l'assemblée générale si celui quelle concerne en interjette appel.

Titre 6
Observations générales

Les valeurs provenant de réceptions, de reconnaissances ou de bénéfice devront être capitalisées au profit de la société et portant intérêt à 5% nul placement ne pourrait être inférieur à la somme de cent francs et ne pourra être effectué que sur Revers ou double cautionnement.

Dans aucun cas, la société ne pourrait être dissoute que par la volonté bien prononcée des trois quarts des sociétaires et l'assemblée qui serait convoquées à ce sujet devra désigner le motif de la réunion en le faisant connaître à chaque sociétaire convoqué.

Le présent projet sera soumis à la corroboration du Gouvernement pour valoir comme règle fondamentale de la société.

Donné à Fribourg le 14 avril 1826